17 décembre – L. et ma pomme enchaînant les mauvais spectacles.

Publié le par Vincent Espagne

Après le spectacle au grand stade de France, (une daube prétentieuse en hommage à Jules Verne !), je propose à L. de l’accompagner jusqu’à chez D. qui l’héberge, mais qui n’est pas là. En deux minutes, cela ressemble à un vaudeville de tapioles ! Pitch : L n°2, l’ex le plus frais de L. croyant bien faire, il en rajoute une couche et présente L n°2 à D. Entre ces deux là, les atomes sont plus que crochus ! Mais L n°2 s’inquiète : que fait son ex avec un inconnu dans l’appartement de D. L tente de le rassurer « c’est un ami de D. ». Entre les silences et les redites, une demi-heure. Une fois le téléphone reposé, je tente une conversation. De part et d’autre, les cœurs se serrent et les gorges se nouent. D. m’appelle… L n°2 vient de prévenir D. que je suis chez lui. Et D. de me confier son désarroi, pour ne pas dire sa méfiance. Entre L. et moi, pas la peine d’insister. Il me raccompagne jusqu’à l’arrêt du tramway. D. me rappelle, c’est pire que ce que je pensais ! Le puzzle de L. continue à se constituer, fait de ses non-dits, de ses mensonges à ses proches et à lui-même, de ses plongées brutales dans l’angoisse. Les rares sourires de L. ne sont que de convenance. (Fin du pitch). Dans le tramway, j’ai les larmes aux yeux. Sa souffrance est contagieuse et ni D., ni L n°2, ni moi-même ne savons que faire, éloignées les uns des autres. Nous devons nous préserver et ne rien faire est insupportable. Autour de L, trois hommes attentif à ce petit homme blessé, pleins d’un mélange de compassion et de tendresse, pimentée d’une méfiance grandissante (c’est pratique !), tentant tout ce qui nous est possible de faire, l’écouter (surtout ses silences),  lui dire des choses simples mais pleines de bon sens et se demandant de plus en plus ce que L. nous réserve !

 

 

 

J’ai suggéré à L, du bout des lèvres, à deux reprises, l’éventualité d’aller voir un psychothérapeute. J’ai dit, fortement, que si j’en avais après lui, ce n’était pas pour son cul (qu’il a, certes, fort joli), que si cela avait été le cas, je m’y serais pris autrement. J’en suis passé par tous les stades, la fermeté et l’autorité, l’attention la plus extrême, la tendresse, de simples interrogations… l’attente qu’il me tende un fil, pour l’aider à dénouer cette pelote si serrée, si pleine de nœuds. La charge est tellement lourde. A la différence du vaudeville, il n’y a pas de morale ! Ma colère va grandissante.

D. au téléphone le lendemain pour me dire : « L. ne veut pas te voir. L. n’entend pas. L. ne veut que de l’amour avec un grand A (+ un petit boulot !)… ». De l’amour, ni D., ni moi-même, sommes disponibles. Nous n’avons que de l’affection à lui proposer (de celle que l’on porte communément à un petit frère). L. a besoin d’un cadre, celui de ses parents sûrement, celui d’amis sincères et stables. L. s’est libéré d’une institution qu’il a jugé trop contraignante. Qui peut prendre en charge ce petit homme blessé ?

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Quelques rencontres...

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M
bravo pour tes articles parlant de Ludo .... Ce petit animal blessé est aujourd'hui enfin entrain de se reconstruire grace aux soutiens que nous lui apportons tous les 2 à notre façon. Il est enfin tombé sur quelqu'un de bien !!!!! j'espère qu'il prendra conscience de la chance qu'il a eu de te croiser sur son chemin ....... Je me suis permise de te faire de la pub sur mon blog en mettant ton adresse ... <br />  <br /> BIen amicalement et à très bientot<br /> Michèle
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